Mourir est très commun. Mais quand disparaît la personne à laquelle on avait adossé sa vie, comment se maintenir à égalité avec elle ? Si ce n’est en se rendant absent à soi-même comme elle l’est maintenant à la vie. C’est un exercice littéraire qui prélude à une véritable conversation. On se parle un jour comme on aurait dû s’aimer, en pure perte.
Un seul conseil, lisez le dernier livre de Jean Roudaut « l’art de la conversation » aux éditions Empreintes. J’ai rarement été aussi bouleversé après la lecture d’un livre. L’auteur dévoile des fragments de sa vie, des souvenirs heureux et les derniers instants de sa compagne.
Quand Jean Roudaut, quelques minutes avant un colloque sur Gérard Macé, m’avait dit que l’écriture était une pratique mortifère, je ne l’avais pas cru. Je n’ai pas changé d’avis bien au contraire surtout en lisant son livre ! L’écriture n’est pas un tombeau ni pour son auteur ni pour ses paroles, mais plutôt pour tous les lecteurs attentifs une résurrection du temps écoulé .